La Chine et la mer : commerce et puissance
Conférence de François Gipouloux organisée par l’Association des amis du CNRS sur la Chine et la mer.
Résumé
Au début du XVIIe siècle, l’espace chinois est circonscrit par deux frontières. Au nord, une frontière agraire, est stabilisée par des défrichements systématiques et une stratégie complexe, visant à amadouer les tribus de la steppe, achetant la paix en échangeant thé contre chevaux. Au sud, une frontière maritime très dynamique échappe en partie au contrôle de l’administration. Cette frontière se déplace au gré de l’expansion des opérations ultra-marines des marchands chinois. La mer de Chine du sud au XVIIe siècle est alors caractérisée par la superposition de réseaux commerciaux : arabes, indiens, ibériques et chinois, puis hollandais et britanniques. De grands emporia — Canton, Batavia, Manille, Nagasaki — situés à la charnière de juridictions distinctes et concurrentes, apparaissent comme des places commandant des flux commerciaux à vocation mondiale,
Après une longue parenthèse continentale, un basculement thalassocratique de la Chine est-il aujourd’hui possible? La résurgence d’une vocation marchande, le basculement du le centre de gravité de l’économie chinoise de l’intérieur vers la façade maritime, et enfin l’édification d’une capacité de projection de puissance allant bien au-delà de la défense des côtes, pour participer à des forces internationales de lutte contre la piraterie, et sécuriser ses voies d’approvisionnement énergétiques, incitent à le penser.
Date
Le 5 mars 2015
Lieu
Auditorium du siège du CNRS, 3 rue Michel-Ange Paris 16ème.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Léa Daures (4 mars 2015). La Chine et la mer : commerce et puissance. Carnets de l'UMR Chine, Corée, Japon. Consulté le 13 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mblt